v

...j'ai cinq ans et j'écoute ma tante jouer de son accordéon sur des airs de chansons de Dalida, Rika Zaraï, Michel Sardou et les tubes de l'époque. J'applaudis, je chante, je danse. Vous me direz : " quelle culture ! ", je vous répondrai : " l'accordéon, c'est la fête, les réunions de famille, communions, baptêmes et mariages, c'est glisser ses chaussures vernies sur un parquet usé, c'est user justement de ses talents musicaux pour être écouté, entendu et créer le plaisir. Une seule phrase répétée en boucle " Dis, Maman !, j'aime bien l'accordéon ! " Cartable sur le dos, je marche le long d'une route pour rattraper le car scolaire, j'invente des mélodies, je ne sais pas ce qu'est un compositeur mais je sais que je serai un jour musicien. J'ai dix ans et sous ma tendance obsessionnelle à vouloir être accordéoniste, mes parents m'offrent le premier instrument, j'éloigne les jaune canari pailletés, les rouge vermillon, le bleu argenté pour choisir un blanc à défaut du noir que j'aurais aimé avoir. Dès ce moment-là, je suis possédé du syndrome à boutons, celui qui ne vous lâche plus, l'accordéon sur les genoux, pas très bien positionné, face à un miroir, je m'imagine déjà jouer les grands airs de l'époque, être adulé par des foules mouvantes, mais mes doigts ne supportent pas mes pensées et il faudra bien du temps à les apprivoiser. Notes, doubles-croches, musette et le reste, je grandis, je n'aime plus, je préfère le classique, le piano, Mozart ou Beethoven. Concours d'accordéon, rencontres, les œuvres originales pour accordéon, renouveau du répertoire, études à l'étranger (Suisse, Allemagne, Autriche et Danemark). D'un répertoire que j'estimais à du comptant pour rien, je découvre le contemporain, l'œuvre pour accordéon de Arne Nordheim me crée un choc musical : celui du " tout pour la musique contemporaine ". Le temps passe, la vie coule, pas toujours tranquille. Je reviens en France.1992, premiers grands festivals : Musica, Radio France, un prix prestigieux remis par François Mitterand : le Prix de la Fondation de la Vocation, cela me donne des ailes, d'autres rencontres décisives, des montagnes à déplacer mais une passion intacte. Des compositeurs écrivent : Ballif, Cavanna, Drouet, Fénélon, Françaix, Gaudibert, Globokar, Monnet, Rebotier, Roy, les jeunes arrivent :Blondeau, Serre, Lévy, Leroux, Giner,Thilloy. Inspiration pédagogique et grand public : une exposition d'accordéons que je produis, des instruments anciens que je collectionne et que je montre dans les théâtres et musées. J'aime aussi l'improvisation forte, constructive : avec Joëlle Léandre, avec Andy Emler ou Jean-Pierre Drouet. 1995 : Premiers pas avec la danse contemporaine : Loïc Touzé, Latifa Laabissi puis en duo avec Eric Lamoureux, des recherches et des ateliers de réflexions sur l'improvisation avec Susan Buirge et des ballets à accompagner sur des musiques de Cavanna et Drouet (Preljocaj, Gallotta),1996, les premières après-midi de déchiffrage et de concert avec le Trio Allers -Retours (Noëmi Schindler, violon et Christophe Roy, violoncelle) : Cavanna, Dazzi, Globokar, Gubaïdulina, Leroux, Rihm, Roy etc Je n'oublierai jamais l'heure passée entre deux services de Kol Od de Luciano Berio, seul avec Pierre Boulez, dans la grande salle de la Cité de la Musique à Paris à répondre à ses interrogations : pourquoi ce registre ?, montrez-moi cela ! intéressant !…et puis en contrepoint, un autre moment fort à Montreux, seul, devant l'orchestre de Lausanne, rivé à la baguette de Diego Masson pour la création du Concerto pour accordéon de Jean Françaix, sept radios internationales en direct, une commande d'Espace 2. La solitude dans la loge et la question douteuse à dix minutes de l'entrée en scène " : quelle idée de faire ce métier, j 'aurais pu être plus tranquille et moins stressé ! " On vit avec ce doute, on croît l'apprivoiser , mais cet au-delà surpassé et réussi, on en retire un bonheur que l'on distille secrètement. Les scènes et les pays se suivent, ne se ressemblent pas : le Japon plusieurs fois (comble d'inconscience, je donne mon accord pour créer en extérieur en direct la musique pour un défilé d'un couturier japonais au festival des Neiges de Sapporo 99 à -10° c devant les Invalides sculptés de glace),plus classique : la Knitting Factory à New-York avec un Dj, les pays de l'Est : de Géorgie en Ukraine, Yougoslavie et Roumanie, Pologne, Moldavie… Toujours des capteurs d'impressions rivés à l'accordéon pour le " plus tard ", l'Europe de long en large :quelques stations d'un métro international, Rome, Coimbra, Bath, Londres, Berlin, Lisbonne, Bruxelles, Hanovre, Bâle, Genève… Paris : Châtelet - je suis le clown dans l'opéra Outis de Berio, Paris : Théâtre de la Bastille - " Des Souffles de vie " création chorégraphique de la Compagnie Fattoumi-Lamoureux pour laquelle je signe la musique et virevolte aussi avec l'accordéon. Des envies intactes, des folies : jouer dans des lieux industriels, des rendez-vous 2001 - 2003 : Electrosolo : récital multimédia et électro-acoustique (création /production de Octobre en Normandie 2001), un spectacle en duo avec notre emblème national Yvette Horner " comme une valse lunaire " . J'oubliais ! … apprivoiser mon petit chien pour la nouvelle pièce de Camille Roy composée à notre intention ! Alors, l'accordéon, c'est seulement le musette ?, le new quelque chose ?, l'ex-ringard ?, l'anti-- hum hum ?, le popu ? le bal et les nappes graisseuses ? Mon accordéon, c'est du hors-piste, un chemin non balisé. J'aime l'enlacer. Il inspire les compositeurs et expire ses humeurs. Je m'en accommode allègrement. Après des études en Allemagne (Musikhochschule de Hanovre chez Elsbeth Moser) et au Danemark (Conservatoire Royal de Copenhague chez Mogens Ellegaard), Pascal Contet s’est fait connaître en France depuis 1993 et en Europe pour son travail sur le nouveau répertoire pour accordéon. Il a collaboré avec les compositeurs suivants : Jacopo Baboni-Schilingi, Claude Ballif, Luciano Berio, Carlo Carcano, Aureliano Cattaneo, Bernard Cavanna, Chengbi An, Gualtiero Dazzi, Jean-Pierre Drouet, Ivan Fedele, Philippe Fénelon, Ivr Frounberg, Eric Gaudibert, Bruno Giner, Vinko Globokar, klaus Ib Jorgensen, Jexper Hollmen, Philippe Leroux, Jean-Marie Machado, Ezequiel Menalled, Marc Monnet, Victorya Polyeva, Naomi Pinnock, Jacques Rebotier, Alessandro Sbordoni, Aurèle Stroë, Karmella Tspepolenko, Javier Torres-Maldonado entre autres. Se poursuit durant la période 2007- 2009, la collaboration avec Bruno Mantovani, Hans Tutschcku, Philippe Hurel, Franck Bedrossian, Zad Moultaka, François Paris, Sébastien Rivas, Yann Robin, J-M Lopez-Lopez, Bernard Cavanna, Martin Matalon… Il a reçu plusieurs prix : Fondation Bleustein-Blanchet pour la Vocation (promotion François Mitterand), Menuhin, Georges Cziffra, DAAD Stiftung et en 2000 la distinction des Editions Samfundet et du gouvernement danois pour son travail de défricheur. Ses nombreuses collaborations avec le monde de la danse contemporaine l’ont amené à travailler et à composer pour Odile Duboc, Compagnie Fattoumi-Lamoureux, Susan Buirge, Loïc Touzé, Jin Xing et à des participations musicales en tant qu’interprète pour Stéphanie Aubin, Jean-Claude Gallotta ou Angelin Preljocaj. Pascal Contet est nominé pour les Victoires de Jazz 2007 (artiste /formation de l’année) pour son cd « Nu » avec Bruno Chevillon et François Corneloup. Pascal Contet a joué entre autres pour le Festival Présences de Radio France, Musica Strasbourg, Les 38ème Rugissants, Les Musiques de Marseille, Grame–Lyon, Gmem Marseille, Fondation Royaumont (session de composition et divers ateliers), Taschkent « Ilkom », Agora/Ircam, 2days2 nights à Odessa, Archipel à Genève, Nueva Consonanza à Rome, French Touch à New-York, Maerzmusik à Berlin, Victoriaville (Québec), Coimbra, aux Expos universelles de Lisbonne et de Hanovre, Opéra de Shanghai, en tournée régulière dans les pays de l’Est (Kazakstan, Ouzbékistan, Ukraine, Géorgie, Yougoslavie, Slovaquie), en Chine, en Corée du Sud , en Indonéise ou au Japon. Ses parcours musicaux sont jalonnés de rencontres étonnantes et peu conventionnelles (en duo avec Yvette Horner, avec Guesch Patti, avec la chorégraphe Jin Xing, ex-soldat de l’armée populaire de Chine). Côté musique classique et contemporaine, on le trouve fréquemment avec la violoncelliste Ophélie Gaillard, la violoniste Marianne Piketty, le clarinettiste Paul Meyer, le joueur de sheng Wu Wei,le Quatuor Danel, Jean-Pierre Drouet, Joëlle Léandre, Andy Emler, Bruno Chevillon, François Corneloup ou en électronique avec Christian Zanesi, Rom ou Tom Mays. De 1995 à 2003, Pascal Contet forme le Trio Allers-Retours avec Noëmi Schindler (violon) et Christophe Roy (violoncelle) ; en août 2006, il crée le voyage musical – Quatuor d’Est en Ouest – avec la clarinettiste Carol Robinson, Wu Wei, Tom Mays. Pascal Contet projette également des concerts-lectures avec lacomédienne Marie-Christine Barrault et l’auteur Marie Nimier. On peut donc un soir l’entendre dans du Berio dirigé par Boulez, participer à des programmes auprès des ensembles de musique contemporaine (2e2m, Ars Nova, TM+, l’Ensemble Modern de Francfort ou Accroche-Note), ou avec les orchestres de Chambre de Lausanne, National de Lille, National de Lorraine, Philharmonique de Radio France sous les directions de Diego Masson, Jean-Claude Casadesus, Philippe Nahon, Pascal Rophé, Daniel Kawka, Pascal Verrot ou James Wood. Le lendemain, on peut le surprendre à improviser sur un film muet (L’Aurore de Murnau, Les Gosses de Tokyo de Ozu, Archives nationales indonésiennes ou L’Eventail de Lady Windermere de Ernst Lubitsch) et la semaine suivante le retrouver « capté » par des fils dans une approche électroacoustique d’un studio à Paris ou ailleurs… C’est oublier qu’entre-temps, il aura joué en récital en Asie centrale et participer à des conservatoires itinérants à l’étranger. De 2002 à 2005 il a été directeur du festival « Mon bel accordéon » diligenté par le Théâtre 71 de Malakoff. En 2006, le Parc de la Villette lui demande de programmer deux jours autour de l’accordéon « Des Rives d’accordéon ». A partir de la saison 2007-2008, Pascal Contet sera artiste-associé auprès de l’Allan – Scène Nationale de Montbéliard dirigée par Didier Levallet. Quelques 20 enregistrements discographiques divers pour Harmonia Mundi, Nocturne, Radio France (Electrosolo,collection MFA) ou In Circum Girum (Bouts de Souffle avec Andy Emler,NU avec Chevillon, Corneloup), plusieurs écrits (10 ans avec l’Accordéon, définition de l’accordéon pour le Larousse Musical), quelques musiques (Entrevues pour le festival du film de Belfort, Traits d’Union d’Emmanuelle delle Piane pour France 3 et la Télévision Suisse Romande, Trio 03 pour Odile Duboc, musique du film Les Malakofiottes de Pierre Ascaride (Théâtre 71), diverses conceptions de spectacles multiformes : Electrosolo, Lumières d’Accordéon, Clair-Obscur, Pique-Nique Bavard, Vous Avez 5 minutes pour 10 cabines ? Pascal Contet reçoit l’appui du Fonds d’Action musicale Sacem depuis 2004 pour divers ateliers et opérations au sein de collèges parisiens, de la Sacem, de l’Onda, du Conseil Régional de Franche-Comté, du Ministère de la Culture pour l’aide à la création ainsi que celui de CulturesFrance pour une partie de ses tournées à l’étranger.

	Pascal Contet, Paris 2007
Pour d'autre information contacter Pascal Contet à: pascalcontet@wanadoo.fr Internet: monsite.wanadoo.fr/expo.contet/ http://leventdesanches.free.fr/

 

---